Une façon de mettre en lumière la résistance d’une artiste et journaliste kurde, qui lutte, même en prison, pour défendre une culture, une histoire, et l’idée qu’une autonomie kurde apporterait à la Turquie un avenir commun possible. Un avenir qui ferait dialoguer entre eux les constituants de la mosaïque de peuples présents sur son territoire, hors du rouleau compresseur de la “turcité” de l’Etat-nation, racine de tous les massacres depuis un siècle.
Femme de 28 ans, elle a été condamnée pour avoir, avec son art, porté au grand jour les exactions de l’armée de l’Etat turc dans les villes de l’Est, ces dernières années. Une journaliste et artiste qui décrit la réalité de la guerre, “les yeux grands ouverts”. Elle a été jetée en prison pour 2 ans et 9 mois en juin 2017.
Ce sont bien des réalités de ces dernières années, tout autant que des racines de ce présent en Turquie et au Moyen-Orient, que traitent ces œuvres de Zehra. Œuvres réalisées dans l’urgence, avec une économie de moyens, durant les mois de début 2017, qui la virent attendre sa nouvelle condamnation, puis sa nouvelle arrestation et incarcération. Mais c’est tout autant du combat d’une femme, pour les femmes, qu’il s’agit.
Ces œuvres “évadées” de Turquie sont décrites, avec d’autres, dans le livre publié aux Editions Fage, consacré à Zehra. Le livre sera présenté également au public et disponible. (en librairie dès le début janvier également).
Zehra Doğan n’est pas à proprement parler une “artiste engagée”, ni une simple journaliste qui se servirait de l’art comme vecteur. Elle n’est pas non plus une déconstructrice de l’art contemporain, dans la performance artistique ou l’éphémère. Profondément enracinée dans sa culture, elle en transgresse pourtant les traditions et utilise dans l’urgence des techniques picturales et des supports où se mêlent et s’entrechoquent histoire du Kurdistan, faits et violences d’Etat, tout autant que renvois artistiques vers des œuvres universelles. Des œuvres qui invitent à ouvrir les yeux et à ressentir l’indicible au travers de ceux des figures de ses toiles. Une exposition comme un cri.
Zehra a obtenu le prix des “Libres Penseurs” suisses récemment, pour sa résistance à l’oppression, et la force de sa parole d’artiste et journaliste sur l’histoire présente.. Elle est également parrainée dans la campagne transnationale pour obtenir sa libération, par l’artiste Ai Weiwei, pour le PEN International.
Si ce contexte ne prête pas à la fête, l’avenir pour lequel Zehra résiste, la défense d’une culture et d’un vivre ensemble, eux, appelleront à musiques et lectures au long de ces trois semaines.
12 – 30 janvier 2018
Tour Saint Aubin
Rue des Lices Angers
Ouvert tous les jours de 11h à 19h30
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